Raid Nocturne du Larzac

Raid Nocturne du Larzac

Ma femme m’avait demandé « quel est l’intérêt d’un trail nocturne? » J’avoue que je n’avais pas de réponse. Mais, au passage par La Cavalerie, jadis citadelle des Templiers qui accueil depuis peu la Légion étrangère, j’ai aperçu des traileurs et Vététistes s’engager avec enthousiasme en dépit d’une météo affreuse. Et je me dis que c’est un truc de fou et donc qu’il faut y aller.

La manifestation est double, pour coureurs et vététistes. J’hésitais un moment entre les deux options et je demandais conseil des organisateurs. Surtout pour le degré de « technicité » du parcours VTT, domaine où je n’ai pas une très grande expérience et où j’ai eu des mauvaises surprises dans le passé. On ma répondu que non, le parcours n’était pas particulièrement technique, mais au regard de ma réaction, on est convenu que la descente du Larzac à St. Eulalie la nuit, sous las pluie, n’était pas sans doute le bon occasion de découvrir ses réelles capacités de descendeur. Donc j’ai opté pour le trail, à pied, de 40km.

Avant le départ on s’est réchauffé un peu dans la salle des fêtes où on a pu écouter les consignes. On nous a indiqué une température de 2° sur le Larzac, mais je crois qu’il en faisait 2 ou 3 de plus pendant la course. Mais il est vrais que l’après midi on a vue quelques flocons de neige fondue. Le speaker a beaucoup parlé, ainsi que les différents personnages, adjoint au maire etc. Mais sans doute par inattention, je n’ai bien saisi le déroulement des évènements. Il y’avait des distances variant de 12 à 40 km et cela pour les traileurs et vététistes. Une fois sortie, rebelote, beaucoup de discours, mais j’ai échoué à capter l’essentiel (ça m’arrive) si ce n’est que j’avais l’impression que nous partions les derniers. Donc après des vagues successives de vététistes et traileurs, je me trouve en compagnie d’un autre mec avec un dossard portant le numéro après le mien. On se dit qu’on est pour le 40km… c’est bon… Sauf que non. On s’est rendu compte que devant nous il y’avait foule de … marcheurs ! Point de coureurs. On avait raté le départ. Donc nous bousculons les marcheurs pour arriver sur la ligne de départ où on nous confirme que tous les autres sont partis depuis un moment.

Alors en route. Mon compagnon part comme un bolide et moi, je me lance à une vitesse suffisante pour ne pas être rattrapé par les marcheurs. Je suis seul à affronter les éléments. Pour être honnête, ca aurait pu être pire. Il pleuviotait par moments et des fois, un vent horizontale s’est rejoint à la fête. Mais après quelques kms j’ai même pu enlever mon imper (que j’ai remis pour du bon peu de temps après). La traversée du Larzac jusqu’à sa bordure se passait convenablement. Tout sur des chemins « carrossables » plus ou moins, sans aucune difficulté et sans commune mesure avec ce que connaissent les coureurs de la Grande Course des Templiers. Je commençais à regretter que je n’aie pas pris mon VTT.

Et puis petit à petit les sentiers se rétrécissent, le buis, les dalles calcaires se manifestent. Et commença la descente vers Sainte Eulalie. Bon là encore, pas de grand difficulté par rapport au Causse noir, pas trop trop cassant. Mais du coup je ne regrettais absolument plus d’avoir laissé le VTT au garage.

Pendant ce temps j’avais tout de même rencontré un autre coureur du 40km avec qui j’ai échangé quelques plaisanteries sur le temps, notre chrono et d’éventuels barrières horaire. Je lui ai un peu devancé dans la descente mais il ma quitté pour du bon dans la remonté de Sait Eulalie vers le Larzac.

Là, la course a pris une autre allure, avec une montée assez raide et par endroits dans une argile gluante que me rendais mes chaussures (des Hoka OneOne*) comme deux ballons de foot. Apres quelques minutes de marche je croise trois jeunes gaillards poussant leurs VTT péniblement dans la gadoue. L’occasion parfaite je me dis de m’informer sur la « technicité » du parcours.

« Alors c’était comment cette descente »

« C’était horrible » (dit avec passion)

Me voilà renseigné.

J’ai laissé les trois à leur œuvre. Il est plus facile pour un vieux marcheur de monter la pente que pour trois jeunes dégoutés poussant des VTT. Ou quelque chose comme cela.

Ensuite, arrivé au plateau je me suis rendu compte que j’avais fais une fausse manip avec mon GPS qui était coupé pendant tout la monté. Ceci avait un peu faussé ma vitesse moyenne qui était en réalité plus près de 7 k/h que de 8. Bof je continue. Un peu plus de pluie, du vent, des bénévoles recroquevillés sous leurs parapluies. On est mieux à courir qu’à bénévoler dans de pareilles conditions. J’avoue que j’en avait un peu marre après 20 bornes et je basculait mentalement entre continuer sur les 40 ou de prendre l’option de raccourcir en finissant sur le 25km. J’étais (je crois) décidé (de justesse) de continuer quand, arrivé à la jonction 25km/40km on m’informe que la course du 40km était stoppé en raison des conditions météo, surtout pour les bénévoles. Il est vrai que ma continuation les aurait imposé 2 heures de plus au froid. Et je n’avait pas du tout de problème moi-même de me rebasculer mentalement sur 25km. Au contraire.

Petit accroc à la fin tout de même. J’avais pas du faire plus d’attention aux consignes des bénévoles à l’arrivé à la Cavalerie qu’au départ. Je m’étais égaré en ville et j’ai du faire un kilomètre ou deux de trop et mon arrivé final était du mauvais coté de l’arche (gonflable) de la victoire. Ce qui a fait rigoler certains. On me demandait si j’avais fais les 40km !

Le lendemain, à la lecture des résultats (je suis bel et bien dernier sur le 25km – pas de surprise) je m’étonné de voir qu’il n’y avait qu’un finsher au 40km, et que c’était mon compagnon retardataire qui a du bien rattraper son retard. Mais où était les autres sur le parcours 40km ?

Un mail aux organisateurs éclairât la situation. Il n’y avait que trois partants sur le 40km. Donc mon échantillon de trois (a qui j’avais posé la question « sur quel parcours vois êtes ? »), a touché par hasard l’ensemble de cette population !

Pour conclure, je ne suis toujours pas vraiment en mesure de donner une réponse à la question de ma femme, donc je serais obligé sans doute de refaire l’expérience l’année prochaine pour plus d’inspiration.

* Les Hoka sont des chaussures assez particulier avec une semelle très épais qui joue super bien le rôle d’amortisseur surtout en descente caillouteux. J’ai une reproche à les faire c’est que puisque le pied bouge pas mal verticalement dans la chaussure (en raison de sa grande amortie) cela me donne un petit frottement aux niveau de la cheville qui fini par se sentir. Mais dans l’ensemble il sont assez remarquables.